En terme de contenu, ce deuxième numéro des Cahiers comprend trois nouvelles contributions. Tout d’abord, Etienne Verhoeyen fixe le cadre historique avec « De zaak Block en Celis. De moeizame relatie van de Antwerpse gerechtelijke politie met de Gestapo (1938-1941) » dont nous publierons la première partie. Dans cette contribution, l’auteur aborde la politique policière belge et allemande dans la recherche des membres du groupe de sabotage communiste « Wollwebergroepen » mené par l’Allemand Ernst Wollweber. Ils étaient actifs en Belgique, aux Pays-Bas et en Scandinavie et ils ont notamment planifié des attentats à la bombe dans le port d’Anvers contre les bateaux des « forces de l’Axe ». Etienne Verhoeyen analysera si les accusations d’après-guerre étaient ou non fondées. Cet article contient un série d’informations complètes et historiques obtenues grâce à la consultation du matériel d’archivage déclassifié. Il s’agit d’un document unique qui propose une nouvelle approche historique dans les études de renseignement.
L’article de Gagliano Guiseppe « La désinformation et l’agitation subversive dans le mouvement altermondialiste » aborde le cadre des mouvements sociaux. Cette contribution se divise en deux parties. La première partie décrit un nombre important de mouvements altermondialistes ou alter-globalistes italiens. Dans la deuxième partie, l’auteur analyse le rôle de la désinformation dans le cadre de l’anti-globalisme et son mode opératoire sur base du mouvement « Onda ». L’analyse des approches méthodologiques comme celle utilisée par Géré a aussi été traitée. Enfin, le paradigme alter-globaliste sera abordé d’après le cadre interprétatif de Pisano.
La contribution de Jeroen De Keyser, « De rol van de coördinatieorganen OCAD en NCTb in de bestrijding van terrorisme: een vergelijkend onderzoek » traite du cadre fonctionnel. L’auteur cherche à analyser la manière dont la coordination des tâches de renseignement se déroule dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en Belgique (Organisme de coordination et d’analyse de la menace – Ocam) et aux Pays-Bas (Nationaal Coördinator Terrorismbestrijding – NCTb). Ainsi, il focalise sur la possibilité d’atteindre un travail plus performant en terme d’analyse de la menace pour l’OCAM. L’auteur aborde le phénomène du terrorisme sur base du cadre légal. Les méthodes de fonctionnement appliquées issues du droit comparé et diverses productions scientifiques sont aussi expliquées. A côté de cela, le concept d’ « organe de coordination » sera abordé tout comme le travail de l’OCAM et du NCTb. L’auteur terminera sa contribution par une analyse comparée des deux organes. Jeroen De Keyser pourra, dès lors, examiner si l’OCAM peut se perfectionner en ce qui concerne l’analyse de la menace.
Au niveau juridique, nous trouvons la contribution de Frank Franceus qui procède à l’analyse du concept de « cyberwar ». Ce phénomène prend une part de plus en plus importante dans les études scientifiques et la définition des missions de sécurité. La menace est-elle réelle et de quelle manière est-elle prise en compte dans les stratégies d’intelligence ?
En premier, M. Franceus aborde le cadre légal. Pour ce faire, il utilise des initiatives législatives déposées en Belgique et aux USA. Ensuite, il traite de la conceptualisation politique – militaire théorique du concept de « Cyberwar ». Ici l’auteur cherche à réaliser une conceptualisation claire du phénomène. En effet, suite à un manque de définitions plusieurs concepts semblent revêtir la même signification « Cyber-attaque », « Cyber-guerre », « Cyber-menace ». Une explication des concepts est donc utile. Par là même, l’auteur réfléchit aux « Cyber-(contre)attaques » et aux « ius ad bellum ». Les Cyber-attaques peuvent-elles être perçues comme un acte de guerre en termes militaires traditionnels et peuvent-elles être utilisées en vertu des principes de droit international de « violence armée » ou de droit de défense ? L’approche de cette réalité complexe fait partie intégrante de ce chapitre de l’article.
Enfin, Frank Franceus aborde le concept de « cyber contre-attaques » tel que prévu par l’article 11 de la loi organique des services de renseignement et de sécurité et lie ceci aux dispositions prévues par l’article 18/6 de la loi BIM.