Le 23 juin 2016, l’Union européenne (UE) s’est un peu plus enfoncée dans la crise. Les britanniques se sont prononcés en faveur d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne à 51,9% contre 48,1%. Quoi qu’on en dise, il s’agit d’une décision inédite pour l’Europe. Un électrochoc de plus dans l’histoire de la construction européenne. Cet énième écueil marque sans doute la fin d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples de l’Europe.
Les valeurs européennes, dernier rempart à la survie de l’Union européenne. Et si c’était déjà trop tard ?
Par Maxime Habran, chargé de cours adjoint à la Faculté de Droit, de Science politique et de Criminologie, (Université de Liège).
Article publié dans Espace de liberté, mensuel du Centre d’Action Laïque, décembre 2016 / N° 454, Dossier L’Europe, quel numéro ?
Le 23 juin 2016, l’Union européenne (UE) s’est un peu plus enfoncée dans la crise. Les britanniques se sont prononcés en faveur d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne à 51,9% contre 48,1%. Quoi qu’on en dise, il s’agit d’une décision inédite pour l’Europe. Un électrochoc de plus dans l’histoire de la construction européenne. Cet énième écueil marque sans doute la fin d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples de l’Europe.
Les dirigeants européens ne semblent plus avoir de prise sur le destin de l’Union. Pire, les considérations nationales (élections en France et en Allemagne en 2017, les désaccords sur le CETA et le TTIP, la montée des extrêmes au quatre coins de l’UE) prennent en otage la bonne gouvernance européenne.Les projets européens sont plus que jamais liés aux politiques nationales, comme si la souveraineté nationale reprenait progressivement le dessus.
A l’heure actuelle, c’est le champ des valeurs qui semble traverser une crise importante. La question des valeurs européennes et de leur respect est fondamentale dans une démocratie. Encore plus quand celle-ci vacille. Le partage de valeurs communes et leur promotion sont des conditions d’adhésion. Mais elles sont aussi des conditions de maintien au sein de l’Union. Ainsi, le traité de Lisbonne précise que « l’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes ».