Il y a près de quarante-huit ans, en octobre 1964, le premier bombardier Mirage IV des forces aériennes stratégiques prenait l’alerte, se tenant prêt à déployer sur ordre sa bombe atomique. Il y a quarante ans, la Marine nationale engageait sa première patrouille océanique avec le sous- marin lanceur d’engins Le Redoutable. Cet événement représentait l’accession de la France à une capacité de seconde frappe de représailles. Depuis lors, les moyens de dissuasion nucléaire français, aériens et sous-marins – les systèmes terrestres ayant disparu avec la fi n de la guerre froide –, n’ont cessé de veiller pour préserver l’intégrité du territoire national contre toute agression.
C’est à leur histoire et à celle de la dissuasion nucléaire française au sens large qu’est consacré ce nouveau numéro d’Histoire & Stratégie, deuxième à paraître selon notre nouveau calendrier trimestriel, rédigé par André Dumoulin, attaché à l’École royale militaire de Bruxelles et à l’université de Liège. Il en retrace la genèse politique, scientifique et militaire, la replace dans le contexte parfois complexe des relations entre la France et son entourage stratégique, en détaille les moyens et l’évolution du contexte de la guerre froide à la situation présente(...)