Une interview de Liridon Lika pour le 15e jour du mois (mensuel de l'Université de Liège) sur la thématique suivante : "L'Europe face aux crises internationales".
L'Union européenne (UE) ne veut pas mener d'opération militaire, même si elle condamne ce qui se passe pour l'instant en Syrie et en Irak. A la demande des autorités irakiennes, la France et le Royaume-Uni, soutenues par la Belgique et le Danemark par l'envoi des avions de combat F 16, ont décidé d'agir manu militari (par des frappes aériennes) contre les jihadistes, mais elles agissent de manière individuelle, c'est-à-dire en dehors des instances européennes ; d'autres États européens tels que l'Allemagne ou encore l'Italie livrent seulement des armes aux combattants kurdes dans le nord de l'Irak. La liberté d'action militaire relève de la compétence exclusive de chaque Etat.
C'était aussi le cas dans les années 1990 : l'Europe communautaire a essayé d'arrêter la désintégration de l'ex-Yougoslavie, mais elle s'est montrée incapable d'agir collectivement et d'éviter de graves violations des droits de l'homme : je pense notamment au massacre de Srebrenica. Toutefois, depuis les années 2000, l'UE a notamment envoyé des missions de paix dans les Balkans occidentaux et ouvert la porte aux différents Etats de cette région. La Slovénie puis la Croatie ont rejoint ses rangs ; l'Albanie, la Macédoine, le Monténégro et la Serbie sont candidats à l'adhésion. Mais les pourparlers concernant le Kosovo sont encore au point mort : cinq pays sur 28 refusent encore aujourd'hui de reconnaître son indépendance.
Liridon Lika,
assistant et doctorant au sein du "Center for International Relations Studies" (Cefir) du département de science politique.(Propos recueillis le 29 septembre)