Depuis le déclenchement de la révolte en Syrie inspirée par le « printemps arabe », nous assistons à une confrontation diplomatique entre d'une part l'Iran et les deux puissances émergentes que sont la Russie et la Chine, et d'autre part l'Europe, les Etats-Unis, la Turquie et certains pays arabes, principalement l'Arabie Saoudite et le Qatar. Les divergences entre ces acteurs ont donné un caractère singulier au conflit et ont contribué à la survie du régime, alors que dans les autres pays arabes la révolte a entraîné le renversement des régimes : la Tunisie, l'Egypte et la Libye sont aujourd'hui dirigés par de nouveaux gouvernements.
2En dépit de la durée du conflit et de la lutte des opposants syriens, la communauté internationale est divisée, alors qu'il y a un an une intervention étrangère a été effectuée en Libye au nom de l'ingérence humanitaire afin de protéger les civils. Cette intervention militaire avec l'aval de l'ONU a entraîné le renversement du régime. Pourquoi un tel scénario ne se produit-il pas en Syrie ? Dans quelle mesure le conflit syrien constitue-t-il un enjeu de la lutte hégémonique entre les puissances régionales? Pourquoi le renversement du régime syrien pourrait-il augmenter la pression sur le régime iranien ? Quels sont les enjeux de l'implication de la Turquie, de l'Arabie Saoudite et de l'Iran dans ce conflit ?