Au niveau du contenu, ce nouveau cahier se compose de 7 contributions. Le premier article rédigé par Marc Cools aborde la thématique de Universitair verzet, inlichtingen en actie. Il entame son article par un regard sur les mouvements résistants aux Pays-Bas et en Allemagne et poursuit son analyse sur la Belgique. M. Cools traite du rôle de l’Université Libre de Bruxelles et du ‘Groupe Général de Sabotage de Belgique’ (Groupe gérard/ Groupe G) au sein de la résistance universitaire. L’auteur conclut sa contribution par certaines considérations scientifiques.
Arnaud Lelièvre a rédigé un article portant sur : La communication web des services de renseignement: le paradoxe du secret et de la transparence? Le recours à la communication web dans un secteur soumis au secret peut sembler paradoxal mais, outre la diffusion d’informations à destination du public, la propagation d’une image des services institutionnels peut viser d’autres buts. Cette recherche se focalise sur la communication des services de renseignement étatiques civils par le biais d’une analyse sémio-pragmatique de leurs sites web. Le corpus est composé d’un échantillon représentatif de seize sites, issus de services de nationalités diverses. L’objectif est de répondre à la problématique suivante : ‘La communication web des services de renseignement est-elle une réponse aux impératifs de présence médiatique et aux exigences du public d’être informé des activités de l’État?’ L’analyse a été réalisée sur base d’une grille sémio-pragmatique construite à partir de diverses références théoriques afin d’optimiser le traitement des données et d’assurer une étude uniforme des sites exploités. Les résultats ont permis de déceler différentes orientations stratégiques dans la communication des organismes étudiés, les images et les représentations que ces sites web diffusent et les similitudes et les différences de contenus et d’images.
Alasdair MacDermott nous livre une contribution portant sur COMETE: a World War II Belgian evasion line. M. Mac Dermott est retraité du service diplomatique britannique. Intéressé par les facettes de l’histoire de la Belgique, il a réalisé une étude du réseau COMETE actif en Belgique. Par cet article, il nous donne un aperçu de ses travaux. Pour ce faire, il expliquera l’action du réseau sur trois périodes : l’invasion, l’occupation et la libération. Par sa qualité bibliographique et sa documentation, cet article apporte un éclairage plus qu’intéressant sur l’activité d’un réseau de résistance actif en Belgique durant la deuxième guerre mondiale.
Veerle Pashley et Marc Cools réalisent un article intitulé : Pieces of a larger puzzle: the almost impossible task of protecting critical infrastructures. Dans la première partie, ils focalisent leur attention sur la notion de protection des infrastructures critiques. La conceptualisation de cette notion n’est pas évidente compte tenu du peu de recherches scientifiques en la matière ce qui justifie l’utilité d’en approfondir l’étude. Pashley et Cools’attardent ensuite sur le rôle des services de renseignement et de la sécurité privée dans la protection de ces infrastructures critiques. Pour conclure, les auteurs soulèvent les défis auxquels nous sommes confrontés.
Gérald Vande Walle, membre du Comité permanent R, nous apporte une analyse issue des travaux du Comité sur le rôle que doivent avoir ou non nos services de renseignement dans la protection du potentiel scientifique et économique de l’Etat. Le présent article a pour objet d’apporter une réponse aux questions suivantes : Comment, en Belgique, la protection du potentiel scientifique et économique du pays s’est-elle lentement et difficilement invitée au cœur du débat sur les missions des services de renseignement ? Comment et pourquoi le Comité permanent R s’est-il intéressé à cette matière de la protection du potentiel scientifique et économique du pays (PSE) ? Quel rôle le Comité permanent R a-t-il joué dans ce processus ? Pour ce faire l’auteur abordera la mission des services de renseignement tels que la Sûreté ou le SGRS dans ces matières et analysera aussi le rôle que peut jouer l’OCAM. Contenu de la spécificité de la matière, cet article traitera aussi du rôle des services privés. M. Vande Walle posera en guise de conclusion certaines remarques qui permettront de poursuivre la réflexion.
Mathias Vandenhende a rédigé un article sur Inlichtingenstudies doorheen Europa. Sa contribution apporte une série d’informations intéressantes en focalisant son attention sur les centres d’études du renseignement présents au sein de différents états européens et sur certaines associations. M. Vandenhende décrit la notion ‘d’études du renseignement’ et ce que nous devons comprendre par là. Ensuite, il nous donne un aperçu des différents centres d’études. Il va porter une attention particulière sur les Belgian Intelligence Studies Center, Netherlands Intelligence Studies Association, Buckingham’s Centre for Security and Intelligence Studies (UK), Gesprächskreis Nachrichtendienste (Duitsland), Centre Français de Recherche sur le Renseignement, Centro Studi sull'Intelligence, Scienze Strategiche e della Sicurezza (Italië), Austrian Center for Intelligence, Propaganda & Security Studies, The International Intelligence History Association en de Mediterranean Council for Intelligence Studies. Pour conclure, il réalise une analyse comparée et soulève quelques pistes de réflexions.
Enfin, Etienne Verheoyen nous livre la deuxième partie de sa contribution sur De zaak Block en Celis’: de moeizame relatie van de Antwerpse gerechtelijke politie met de Gestapo (1938 – 1941. La première partie de cet article a fait l’objet d’une publication dans le deuxième numéro des Cahiers d’études du renseignement. Cet article traite de la période après le 10 mai 1940 et démarre avec l’étude sur Georges Blok qui depuis 1934 dirigeait la deuxième section de la police judiciaire à Anvers, appelée ‘cabinet politique’ et sur les dossiers sensibles auxquels il a eu accès. Par la suite, l’auteur analyse en profondeur les arrestations de Block et Mathiesen et le contexte de celles-ci ainsi que les arrestations des membres du ‘Wollwebergroep’ anversois. Verhoeyen aborde aussi le ‘Sonderkommando Kraus’, l’arrestation de quelques agents des ‘missions spéciales’, la traque de Ernst Lambert et l’opération ‘Sonnewende’. L’auteur termine cette deuxième contribution et clôture l’article par quelques réflexions critiques.